dimanche 28 octobre 2012

A chaque jour suffit sa benne

   Pas un souffle n'agite les feuilles . Les vieilles dames de Dauliac semblent attentives au silence , ces cabanes de vigne qui trottinent le long des routes comme des randonneuses entêtées. Dans le lointain , nous parvient le ronronnement des machines, elles ne tarderont pas à faire trembler le petit monde des vignes.


  Aux abords de l'église de Cell, je repère au loin la benne verte  comme une bouée signalerait un banc de poisson. J'ai tenté ensuite de me raccrocher à plusieurs petits bouts de détails qui composaient l'activité du moment. Les vendanges sont pour les viticulteurs locaux, l'occasion de se retrouver pour parler après une année passée à travailler seul dans les rangs. Leur attroupement se justifie comme chauffeur de benne, mécanicien en cas de panne et soutien moral au conducteur variable de la vendangeuse.


   Les choses ne tombent en panne que quand on s'en sert, c'est la découverte de la journée. Le tuyau d'alimentation de la plate-forme de nettoyage à souffert du gel cet hiver. Un tuyau a éclaté dans le sol et comme nous sommes samedi, il n'est pas possible d'espérer une pièce de rechange. Du coup le système « D » prévaut, un bout de tuyau est récupéré dans un chais et fera l'affaire pour finir la journée.


J'ai pour ma part, poursuivi mes investigations picrocolines.
Je suis sortie du rang à la poursuite des conducteurs de ces bennes qui décollaient à toute pompe juchés sur leur tracteur cahotant.
La plupart des viticulteurs locaux, déservent la coopérative viticole. Je me suis retrouvée devant la plate-forme de pesage, et j'ai fait office un moment de rond-point insolite, au va et vient incessant des engins ; Entre chaque passage, la jeune fille prenez le soleil.


Les bennes sont ensuite déversées dans des cuves précises selon les variétés de raisins à la cave coopérative, et les vendanges sont régulées par un calendrier. Il faisait un vent terrible ce jour là, des nuages de poussières se soulevaient régulièrement et une dent de sagesse faisait des sienne. Je suis donc revenue plus tard mettre la touche couleur, une fois le vent apaisé et la dent exportée.


Le raisin arrive parfois de plusieurs kilomètres à la ronde, les producteurs les convoient par des petits camions car il est plus facile de circuler avec un camion sur la route qu'avec des tracteurs. Elles peuvent contenir 9 tonnes, ce n'est guère plus que celles des tracteurs qui font 7 tonnes . En attendant leur tour, ces grosses bennes se rassemblent en troupeau dont j'ai profité de la compagnie, presque paisiblement. Autour rodait un camion qui me les confisquait une à une mais j'ai quand même eu le temps de finir mon croquis avant que l'horizon ne s'ouvre.


Dans quelques temps, j'irai certainement croquer chez un jeune producteur motivé qui a un petit chais, Divin.
Voilà ;))